Accusés

novembre 9, 2023

Laurent Bary : la femme du volailler

Laurent Bary

Le 26 mars 2004, Valérie Bary est retrouvée morte dans son hameau situé en Côte-d’Or. Son mari est accusé du meurtre, mais clame son innocence.

Veuf éploré ou assassin? En mars 2004, la femme de Laurent Bary est retrouvée gisant dans une mare de sang au milieu de son salon, dans le hameau de Lanneau (Côte-d’Or). Si tous les éléments ramenaient les enquêteurs vers lui, le mari avait un alibi. Ce vendredi, Faites entrer l’accusérevient sur cette affaire sordide.

Le 26 mars 2004, vers 11 heures du matin, Laurent Bary appelle les pompiers et le Samu, affolé. Il explique entre deux sanglots avoir retrouvé sa femme, Valérie, étendue sur le sol de leur maison. Il dit aux secouristes qu’il y a du sang partout, qu’elle ne respire pas et qu’il ne trouve pas ses chiens.

En arrivant sur place, les pompiers et les gendarmes retrouvent l’homme sur le pas de sa porte, couvert du sang de sa femme. Il répète en boucle qu’il ne comprend pas ce qu’il s’est passé et que ce n’est pas normal. Il est finalement emmené à l’hôpital pour avoir des soins psychologiques.

Habitué à découper des poulets

Le procureur de la République de Dijon rejoint les gendarmes et ouvre une enquête. L’arme qui a servi à tuer la jeune femme, un couteau de boucher, est retrouvée en évidence sur la scène de crime. Les enquêteurs relèvent également la violence avec laquelle l’assassin de Valérie l’a tuée, de 13 coups de couteau.

Les agents remarquent également qu’il n’y a pas de trace d’effraction, comme si le meurtrier était entré librement dans la ferme. En fouillant les différentes dépendances qui se trouvent sur le terrain des Bary, les enquêteurs retrouvent les chiens du couple enfermés dans l’une d’entre elles.

Une perquisition est organisée quelques jours plus tard. Ce qui intéresse particulièrement les enquêteurs, c’est l’abattoir dans lequel Laurent Bary tuait et découpait ses volailles. Ils se disent que l’homme savait se servir des couteaux. L’homme est alors dans l’œil du viseur des gendarmes, puisqu’il est la dernière personne à avoir vu la victime vivante.

Mais Laurent Bary a un alibi. Le matin des faits, vers 9 heures, il s’est occupé d’éditer ses factures avant d’aller livrer ses poulets à un restaurant. Interrogé, le restaurateur affirme l’avoir vu chez lui sur les coups de 10 heures. Ensuite, le suspect s’est rendu chez un ami pour boire un café. Ce dernier a précisé qu’il ne s’était pas éternisé parce qu’une de ses brebis était en train de mettre bas. Il est donc mis hors de cause.

Un témoignage fait basculer l’enquête

C’est le témoignage d’un homme que Laurent Bary formait à la découpe de volaille qui va révéler un élément important. Un soir, le mari de Valérie lui aurait confié son passé de militaire parachutiste et lui aurait dit préférer tuer des humains plutôt que des poulets.

L’homme va encore plus loin en accusant directement Laurent Bary d’avoir tué sa femme, car l’agriculteur n’aurait pas supporté l’échec de son entreprise, se sentant dévalorisé et ne supportant plus « le regard de sa femme ». Il redevient alors le principal suspect dans cette affaire.

Les enquêteurs découvrent que Valérie comptait quitter son mari, car depuis leurs problèmes financiers, leur couple ne s’entendait plus. Elle avait notamment visité des logements, fin 2003, car elle avait l’intention de déménager. Mais l’agent immobilier, qui s’en occupait, avait fait une bourde peu de temps avant sa mort. Alors qu’elle n’en avait pas parlé à son mari, l’agent a téléphoné au domicile des Bary, est tombé sur Laurent, lui révélant les intentions de Valérie.

Son alibi tombe à l’eau

Après ces révélations, l’agriculteur est placé en garde à vue, un an et demi après les faits. Il continue de nier avoir tué Valérie, mais avoue avoir mis en scène un cambriolage et avoir enfermé ses chiens par peur qu’on ne l’accuse du meurtre. Les enquêteurs découvrent donc qu’il a joué la comédie dès l’appel aux pompiers.

Le 19 janvier 2006, il est donc mis en examen pour meurtre. Les enquêteurs se penchent une nouvelle fois sur son alibi et se rendent compte qu’il n’est pas parti à l’heure qu’il avait indiquée aux gendarmes, le jour des faits. Et le nouvel horaire colle parfaitement avec l’heure du crime. Son alibi tombe donc à l’eau.

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