Accusés

novembre 26, 2023

S24E09 Le crime presque parfait de Georges Pierru et Grit Bergmann, le couple qui a maquillé un meurtre en suicide

Filed under: Faites Entrer l'Accusé — Poltoine @ 21:56
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l’affaire Drost Notthoff, du nom de ce businessman allemand retrouvé pendu à son domicile. Un homme qui a en réalité été victime de ceux que la presse a notamment surnommés « les amants diaboliques ».

Drost Notthoff, le suicide maquillé de l’entrepreneur

Nous sommes le 28 septembre 2011, la tranquillité de la ville d’Eze, dans les Alpes-Maritimes, est troublée par une macabre découverte. Drost Notthoff, entrepreneur allemand de 48 ans, a été retrouvé pendu chez lui, torse nu. Installé dans la région, il était depuis une quinzaine d’années à la tête d’une entreprise événementielle basée à Monaco. Organisant la vente de billets autour des manifestations sportives monégasques, des sports mécaniques au football, il semblait vivre confortablement, sans aucun problème apparent. Rapidement, les enquêteurs concluent à un suicide, mais un élément viendra faire pencher la balance. Un drôle de testament a en effet fait surface chez un notaire de Monaco, mais après une expertise graphologique, il a été désigné que Drost Notthoff n’en est pas l’auteur. Appréhendée, l’ex-femme de la victime, Gritt Bergmann, semble avoir rédigé ce document qui la désigne comme héritière. S’effondrant en garde à vue, elle dira être responsable de la mort de son ex conjoint. Georges Pierru, épousé juste après le crime, a été son complice. Tout a été fait pour commettre le crime parfait : étrangler la victime chez lui à l’aide d’une barre de fer et la pendre au bout d’une corde, deux outils achetés la veille à une centaine de kilomètres… De plus, le téléphone des deux amants a borné à Eze le jour du meurtre.

Georges Pierru et Grit Bergmann, alliés dans le pire

Au cours de leur procès, chacun des accusés a rejeté la faute sur l’autre, prétextant une bagarre qui a mal tourné ou encore l’absence totale de préméditation. Comme le note Le Parisien, Gritt Bergmann, ayant une nature paranoïaque, et Georges Pierru, prédisposé à la fabulation, sont deux personnalités qui se sont complétées pour sombrer dans le crime. Le lundi 12 novembre 2018, ils ont tous deux été condamnés à 25 ans de prison par la cour d’assises des Alpes-Maritimes.

novembre 19, 2023

S24E08 : Jean-Baptiste Rambla : Un crime pour héritage

Filed under: Faites Entrer l'Accusé — Poltoine @ 22:13
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En 1974, Marie-Dolorès, la soeur de Jean-Baptiste Rambla, alors âgé de 6 ans, a été tuée par Christian Ranucci, l’un des derniers condamnés à mort en France. En 2004, à Marseille, Jean-Baptiste Rambla a tué sa patronne, Corinne Beidl, puis, après dix ans de prison, il a assassiné Cintia Lunimbu à Toulouse.

L’affaire Ranucci ou l’origine de la folie meurtrière de Jean-Baptiste Rambla ?

Nous sommes le 3 juin 1974 à Marseille. Devant son immeuble, Marie Dolorès Rambla, âgée de huit ans, est victime d’un enlèvement. Plus tard dans la journée, son corps sera retrouvé dans une mare de sang, criblé de coups de couteau. Seul témoin du rapt, Jean-Baptiste, âgé de six ans, est le petit frère de la jeune victime. Un garçon qui grandira dans la culpabilité de n’avoir rien fait, « inconsciemment inculquée » par son père, selon la journaliste Agnès Grossmann, autrice du livre L’affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci. En effet, alors que le principal suspect, Christian Ranucci, est finalement condamné à la guillotine en 1976, son nom devient le symbole du combat sur la peine du mort. L’ouvrage polémique de Gilles Perrault, Le pull-over rouge, participe à semer le doute et tend les débats. La famille Rambla, elle, va s’engager pour le maintien de la dure des sanctions pénales. Un élément de bascule pour Agnès Grossmann, qui a poussé Jean-Baptiste Rambla au pire, comme on a pu le lire chez France Bleu : « Jean-Baptiste Rambla a tué parce qu’il est aussi dans une grande colère. Mais cette grande colère, elle ne vient pas seulement de Gilles Perrault. (…) Le père a extrêmement mal vécu cette polémique, cette remise en cause. Il s’est plongé vraiment dans le débat contre la peine de mort. (…) Il a été récupéré par l’extrême droite et il a entraîné son fils dans cette ambiance mortifère. Tout ça, en lui faisant toujours peser sur les épaules qu’il était un peu coupable. Et je pense que c’est tout cet ensemble qui a fait de lui un être déséquilibré. »

Un deuxième meurtre, commis 13 ans jour pour jour après le premier

Jean-Baptiste Rambla commettra par deux fois l’irréparable. Une première à Marseille le 21 juillet 2004, assassinant son employeuse Corinne Beidl, sur fond d’addiction aux drogues dures. Condamné à 18 ans de prison, il bénéficie d’une libération conditionnelle et commet son second crime en 2017 à Toulouse. Âgé de 53 ans, il s’est attaqué sauvagement à Cintia Lunimbu, 21 ans, dans son appartement. Un meurtre à coups de cutter, sauvage et gratuit, commis 13 ans jour pour jour après le premier. Aujourd’hui encore, le mystère autour des motivations de Jean-Baptiste Rambla reste entier.

S14E02 : Sophie Berkmans, le meurtre de la rhumatologue

Sophie Berkmans, 41 ans, a été assassinée le 7 octobre 2002, en pleine journée, dans son cabinet médical. La jeune rhumatologue jouissait d’une excellente réputation dans le Nord. Une femme discrète, à la vie si rangée que les policiers se sont longtemps cassés les dents sur le dossier.

Sophie Berkmans, 41 ans, a été assassinée le 7 octobre 2002, en pleine journée, dans son cabinet médical. Discrète et menant une vie rangée, la rhumatologue jouissait d’une excellente réputation. La piste d’un tueur en série surgit trois semaines plus tard quand le corps d’une étudiante est découvert à quelques centaines de mètres du cabinet de Sophie Berkmans. Mais cette piste tourne court quand la police retrouve l’assassin de l’étudiante, qui n’est pas celui de la rhumatologue. L’affaire demeure irrésolue durant de longues années, avant que les policiers ne découvrent enfin à qui appartenaient les ongles collectés sur la scène de crime.

novembre 9, 2023

Laurent Bary : la femme du volailler

Laurent Bary

Le 26 mars 2004, Valérie Bary est retrouvée morte dans son hameau situé en Côte-d’Or. Son mari est accusé du meurtre, mais clame son innocence.

Veuf éploré ou assassin? En mars 2004, la femme de Laurent Bary est retrouvée gisant dans une mare de sang au milieu de son salon, dans le hameau de Lanneau (Côte-d’Or). Si tous les éléments ramenaient les enquêteurs vers lui, le mari avait un alibi. Ce vendredi, Faites entrer l’accusérevient sur cette affaire sordide.

Le 26 mars 2004, vers 11 heures du matin, Laurent Bary appelle les pompiers et le Samu, affolé. Il explique entre deux sanglots avoir retrouvé sa femme, Valérie, étendue sur le sol de leur maison. Il dit aux secouristes qu’il y a du sang partout, qu’elle ne respire pas et qu’il ne trouve pas ses chiens.

En arrivant sur place, les pompiers et les gendarmes retrouvent l’homme sur le pas de sa porte, couvert du sang de sa femme. Il répète en boucle qu’il ne comprend pas ce qu’il s’est passé et que ce n’est pas normal. Il est finalement emmené à l’hôpital pour avoir des soins psychologiques.

Habitué à découper des poulets

Le procureur de la République de Dijon rejoint les gendarmes et ouvre une enquête. L’arme qui a servi à tuer la jeune femme, un couteau de boucher, est retrouvée en évidence sur la scène de crime. Les enquêteurs relèvent également la violence avec laquelle l’assassin de Valérie l’a tuée, de 13 coups de couteau.

Les agents remarquent également qu’il n’y a pas de trace d’effraction, comme si le meurtrier était entré librement dans la ferme. En fouillant les différentes dépendances qui se trouvent sur le terrain des Bary, les enquêteurs retrouvent les chiens du couple enfermés dans l’une d’entre elles.

Une perquisition est organisée quelques jours plus tard. Ce qui intéresse particulièrement les enquêteurs, c’est l’abattoir dans lequel Laurent Bary tuait et découpait ses volailles. Ils se disent que l’homme savait se servir des couteaux. L’homme est alors dans l’œil du viseur des gendarmes, puisqu’il est la dernière personne à avoir vu la victime vivante.

Mais Laurent Bary a un alibi. Le matin des faits, vers 9 heures, il s’est occupé d’éditer ses factures avant d’aller livrer ses poulets à un restaurant. Interrogé, le restaurateur affirme l’avoir vu chez lui sur les coups de 10 heures. Ensuite, le suspect s’est rendu chez un ami pour boire un café. Ce dernier a précisé qu’il ne s’était pas éternisé parce qu’une de ses brebis était en train de mettre bas. Il est donc mis hors de cause.

Un témoignage fait basculer l’enquête

C’est le témoignage d’un homme que Laurent Bary formait à la découpe de volaille qui va révéler un élément important. Un soir, le mari de Valérie lui aurait confié son passé de militaire parachutiste et lui aurait dit préférer tuer des humains plutôt que des poulets.

L’homme va encore plus loin en accusant directement Laurent Bary d’avoir tué sa femme, car l’agriculteur n’aurait pas supporté l’échec de son entreprise, se sentant dévalorisé et ne supportant plus « le regard de sa femme ». Il redevient alors le principal suspect dans cette affaire.

Les enquêteurs découvrent que Valérie comptait quitter son mari, car depuis leurs problèmes financiers, leur couple ne s’entendait plus. Elle avait notamment visité des logements, fin 2003, car elle avait l’intention de déménager. Mais l’agent immobilier, qui s’en occupait, avait fait une bourde peu de temps avant sa mort. Alors qu’elle n’en avait pas parlé à son mari, l’agent a téléphoné au domicile des Bary, est tombé sur Laurent, lui révélant les intentions de Valérie.

Son alibi tombe à l’eau

Après ces révélations, l’agriculteur est placé en garde à vue, un an et demi après les faits. Il continue de nier avoir tué Valérie, mais avoue avoir mis en scène un cambriolage et avoir enfermé ses chiens par peur qu’on ne l’accuse du meurtre. Les enquêteurs découvrent donc qu’il a joué la comédie dès l’appel aux pompiers.

Le 19 janvier 2006, il est donc mis en examen pour meurtre. Les enquêteurs se penchent une nouvelle fois sur son alibi et se rendent compte qu’il n’est pas parti à l’heure qu’il avait indiquée aux gendarmes, le jour des faits. Et le nouvel horaire colle parfaitement avec l’heure du crime. Son alibi tombe donc à l’eau.

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